3 questions à Teresa Ribera sur les ODD

 

Teresa Ribera, Directrice de l’Institut du  développement durable et des  relations internationales (Iddri)
Teresa Ribera, Directrice de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri)

Les 17 ODD sont particulièrement ambitieux. Pensez-vous qu’ils puissent être atteints à l’horizon 2030 ?

Les ODD sont des objectifs de transformation vers une prospérité inclusive. 
C’est difficile de casser les inerties, d’apprendre à décider et à agir autrement, mais nous devons y arriver. 
Un an après leur adoption, chacun se demande comment changer, dans un contexte où chacun dépend des autres. Pour autant, on peut déjà observer des démarches intéressantes : la Finlande ou la Sierra Leone utilisent les ODD pour suivre leurs priorités, la Norvège ou l’Allemagne pour mieux intégrer le développement durable. Il nous faut réfléchir à la signature que nous voulons laisser, aux leviers les plus importants. La réduction des inégalités, la bonne gouvernance et la prise en compte des limites environnementales sont particulièrement pertinentes dans les contextes français et européen.
 

 

Les entreprises ont un rôle à jouer dans l’atteinte de ces ODD. Quelle peut être la contribution des acteurs économiques à l’agenda international ?

Le 25 septembre 2015, les Nations unies ont adopté 17 objectifs de développement durable (ODD) pour 2030. Ces nouveaux objectifs universels et globaux amènent Veolia à s’interroger sur sa contribution à l’agenda de la communauté internationale.
C’est une bonne question à poser aux entreprises ! 
Où souhaitez-vous faire la différence ? Êtes-vous prêt à évaluer votre contribution pour les peuples, la planète, la prospérité et la participation ? Pouvez-vous faire cela avec vos modèles d’affaires existants ou devez-vous évoluer ? Avec quels acteurs vous allier ? 
Les entreprises ont été actives pour l’adoption des ODD. Elles doivent maintenant être actrices de leur mise en œuvre. En 2016, la moitié des multinationales avait prévu de s’engager… 
À suivre. Car, pour une entreprise, les ODD représentent une vraie opportunité : celle d’évaluer sa contribution au développement durable selon une définition agréée par tous les chefs d’État, assortie de critères communs entre filiales, avec les fournisseurs, les syndicats… 
 

Voyez-vous se dessiner de nouvelles relations partenariales entre entreprises, pouvoirs publics, monde académique et société civile ?

Oui, c’est un mouvement très net. On a notamment pu l’observer lors de la COP21, où des entreprises et des villes se sont fixé des objectifs climatiques en partenariat avec des ONG, où des investisseurs se sont engagés massivement dans la R&D aux côtés des gouvernements… 
Sur la scène internationale, ces nouvelles alliances ont pris un poids considérable qui doit maintenant être confirmé par davantage de transparence sur les impacts réels. Il faut que de telles coalitions se développent sur l’ensemble des ODD !
 

En savoir plus : 

> Consultez le site des Nations Unies