Namibie : Windhoek produit depuis 50 ans de l’eau potable à partir de ses eaux usées

Windhoek, la capitale de la Namibie, fête aujourd’hui les 50 ans de son usine de production d’eau potable à partir des eaux usées ! Mise en service en 1968, cette usine était la première au monde à développer un tel procédé. Elle est gérée depuis 2001 par WINGOC - Windhoek Goreangab Operating Company, un consortium qui réunit Veolia, Berlinwasser International et WABAG..

« À Windhoek, chaque goutte d’eau compte »

C’est la devise de WINGOC, qui gère l’une des seules usines au monde à produire de l’eau potable à partir d’eaux usées. Le consortium a signé en 2001 avec la ville de Windhoek le contrat d’exploitation visant l’amélioration des procédés de traitement de l’eau et l’augmentation de la capacité de production du site. Si le recyclage des eaux usées permet d’augmenter la quantité d’eau potable disponible, il présente aussi un double avantage pour l’environnement : il évite de puiser dans les ressources naturelles tout en réduisant significativement les rejets de polluants.

La Namibie est l’un des pays les plus arides d’Afrique : la moyenne des précipitations y est de 250 mm par an, mais la chaleur provoquant une évaporation de 83 %, seul 1 % de l'eau de pluie s'infiltre dans le sol.  Ainsi, l’approvisionnement en eau de Windhoek - située au centre de la Namibie - dépend principalement des forages et de trois barrages situés à 60 et 200 km de distance. Pour faire face aux pénuries, la ville a recherché des solutions alternatives pour sécuriser son approvisionnement en eau.
 

Un procédé qui imite la nature

Pour transformer les eaux usées des 350 000 résidents de Windhoek en eau potable, l’usine de traitement de l'eau de Goreangab utilise un procédé qui imite la nature.

« Tout est fait biologiquement. Les bactéries aident à digérer les déchets et à les extraire de l'eau, imitant essentiellement ce qui se passe dans la nature, mais beaucoup plus rapidement », a expliqué Justina Haihambo, ingénieure en procédés de l'usine.

L’installation dispose d'une technologie de pointe “à barrières multiples” : ozonation, ultra filtration sur membrane et chloration résiduelle. Ce procédé élimine tous les polluants et contaminants. Ces différents traitements, couplés à des programmes de biosurveillance rigoureux, garantissent une eau potable de qualité, sans danger pour la santé. C’est une référence mondiale car seules les villes de Windhoek et Singapour produisent de l'eau potable à partir de leurs eaux usées.
 

« L’usine de Goreangab est devenue une référence internationale, un modèle de gestion innovante et durable de l’eau, et un exemple de partenariat public-privé réussi qui attire des experts venus d’Australie, de Singapour et des États-Unis. Et si à l'avenir le climat est encore plus sec, le recyclage de l'eau deviendra plus important que jamais », a déclaré Pierre van Rensburg, Directeur du service des eaux de Windhoek.

 
« Avec un risque de stress hydrique qui s’accroît, Veolia est un partenaire solide pour la mise en place de solutions complexes. Aujourd’hui, le procédé performant utilisé à Windhoek reste à développer en Afrique », a conclu Patrice Fonlladosa, Directeur de la zone Afrique et Moyen-Orient de Veolia.

 

Windhoek en chiffres :

350 000 habitants desservis en eau potable (soit 35 % des besoins de l’agglomération)
21 000 m3 : la production quotidienne d’eau potable
+6% par an : croissance urbaine de la ville de Windhoek.