Antoine Frérot au Global Positive Forum sur le climat : « L'espoir ne suffit pas, il faut des solutions »

 Catalyseur du changement positif, le Global Positive Forum a réuni à Paris ce 9 mars des experts, leaders et élus, pour débattre sur l’éducation, la lutte contre les inégalités, et le dérèglement climatique. Dans la table ronde sur « Réconcilier les Hommes avec la nature », le PDG de Veolia Antoine Frérot expose ses solutions.
 

Antoine Frérot au global positive forum de 2022
Les intervenants de la table ronde (de gauche à droite) : E. Davidenkoff (Le Monde), A. Leroy (ADEME), B. Laville (Comité 21), J Jouzel (GIEC), MC Daveu (Kering) et A Frérot (Veolia)

Atteindre la neutralité carbone

Le dernier rapport du GIEC « Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability » parle d'effets en cascade difficiles à prévoir. Il rappelle qu'avec les engagements gouvernementaux actuels, on se dirige vers +2,7°C en 2100. « Il faut aller plus vite, par l'atténuation et l'adaptation, et faire de la nature une alliée », a rappelé Jean Jouzel, climatologue et membre du GIEC, lors de cet échange. « Il est nécessaire d’atteindre la neutralité carbone. Nous n'avons pas le choix et nous allons le faire. »

 

Généraliser le déploiement des solutions qui existent et inventer celles qui nous manquent

Antoine Frérot a rappelé que les alertes sur le dérèglement climatique ne sont pas nouvelles et que désormais la prise de conscience est généralisée : 

La question qui se pose aujourd’hui est celle des solutions : quelles sont celles à utiliser et comment les mettre en place pour diminuer les émissions ? Il faut déployer les solutions qui existent et inventer celles qui nous manquent. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour favoriser ce mouvement. De plus, on ne généralise pas assez vite les solutions parce qu’elles coûtent un peu plus cher, surtout au début. Par exemple, sans prendre en compte la récente flambée des prix de l’énergie, recycler le plastique est plus coûteux que d’utiliser de la matière vierge. Mais il faut amorcer la pompe car on sait aujourd’hui recycler 80 % des déchets plastiques.

Antoine Frérot a ensuite réaffirmé qu'une entreprise n'est prospère que si elle est utile. Si elle pollue, elle ne pourra pas durer. Ce changement va advenir car la pollution va très rapidement avoir un coût. Et à ce moment-là, les acteurs économiques s'adapteront très vite. 

Pour accélérer ce changement, je propose de taxer toute émission de pollution et d’utiliser le produit de cette taxe pour dépolluer. Cette redevance carbone doit être affectée aux solutions qui dépolluent. Et les citoyens doivent savoir que ce complément d'impôt est intégralement affecté à la dépollution.

Passer à l'action

« L'espoir ne suffit pas car il peut s'étioler à chaque nouvelle parution d’un rapport du Giec. Il faut des solutions » a réaffirmé Antoine Frérot en citant l'efficacité énergétique des bâtiments et des industriels, l’utilisation des énergies renouvelables, le recyclage massif, la capture du méthane ou la capture du carbone pour le réutiliser ou le rendre inoffensif. « Plus de la moitié des solutions sont disponibles. Mais il faut aussi réaliser des pilotes pour que les citoyens puissent les voir fonctionner. »

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