Antoine Frérot aux Rendez-vous de Bercy : « l’entreprise n’est prospère que si elle est utile »

Dans le cadre de la présidence française du G7 en 2019, les “Rendez-vous de Bercy” du ministère de l’Economie et des Finances ont réuni hier décideurs, universitaires et chefs d'entreprise autour du thème « Redéfinir le capitalisme au XXIe siècle ». A la suite du débat « Face aux inégalités, quelle place l’entreprise doit-elle occuper dans la société », le PDG de Veolia Antoine Frérot a présenté sa vision de l’entreprise.

 

Pour Antoine Frérot, il est aujourd’hui nécessaire de faire évoluer le paradigme de l’entreprise.
Historiquement, le capitalisme s’est d’abord construit sur un modèle patrimonial : le créateur de l’entreprise était aussi son dirigeant. A partir du début du XXème siècle, c’est un modèle managérial qui s’est imposé, l’entreprise étant dirigée par des managers professionnels. Dès les années 70, ce modèle a laissé place à une vision actionnariale, dans laquelle l’entreprise a pour objectif principal de générer du profit : "c’est parce que l’entreprise est prospère qu’elle est utile"

Aujourd’hui cette vision actionnariale trouve ses limites, pour 2 raisons :

  • Pour une grande partie de la population en France et ailleurs, l’entreprise est perçue comme créatrice de richesse pour quelques-uns et non comme créatrice de prospérité collective ;
  • Parallèlement, de nouveaux enjeux sociaux et environnementaux traversent aujourd’hui la société : les inégalités, les conséquences de la mondialisation sur les territoires, les nouvelles attentes des jeunes générations vis-à-vis du travail… Les entreprises doivent contribuer à répondre à ces problématiques, sans quoi leur utilité serait encore davantage questionnée.
C’est pourquoi une nouvelle vision de l’entreprise doit voir le jour : « l’entreprise n’est prospère que si elle est utile »
ANTOINE FRÉROT
PDG DE VEOLIA

L’entreprise a plusieurs objectifs, ses performances sont donc également plurielles. Il s’agit de les définir, de les mesurer, de les combiner et de les optimiser. Pour cela il va falloir, dans les prochaines années, définir des instances d’arbitrage entre ces différents critères.