Futurapolis 2020 : Veolia rappelle que « face à l'urgence de la transformation écologique, il faut accélérer et changer de modèle »

Pendant trois jours (du 12 au 14 novembre), Futurapolis Planète a invité des experts à débattre sur l’avenir de lʼhomme et ses interactions avec l’écosystème planétaire. Forum annuel organisé par le magazine français Le Point, réunissant acteurs du public et du privé, il s’est déroulé en live et en digital. Invité à intervenir sur “l'urgence de la transformation écologique”, le PDG de Veolia Antoine Frérot a présenté son analyse. Le directeur général de l’activité Eau en France de Veolia, Frédéric Van Heems, a quant à lui partagé son regard sur la question "Faut-il quitter la ville?".

 

 

Placer l’écologie au cœur de tous les arbitrages

Etant donné l’ampleur des défis environnementaux auxquels l’humanité est confrontée, il faut une ambition plus haute que celle d'une transition : il faut une transformation écologique. Contrairement aux transitions qui peuvent être subies, les transformations sont volontaires. Elles exigent des efforts, de la détermination, de la persévérance. Elles sont plus rapides que les transitions qui s’étalent parfois sur des décennies. 

Face à l’urgence environnementale, Antoine Frérot a rappelé qu’il faut agir rapidement car les problèmes s'aggravent : les émissions de gaz à effet de serre augmentent. Dans son dernier rapport, le GIEC préconise une réduction du CO2 d’origine anthropique de 45% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010.
 

  Il faut placer l’écologie au cœur de tous les arbitrages. Il n'y a pas que le problème du climat, il y a aussi celui de la surexploitation des ressources de la planète (rareté de l'eau, des sols, de l'énergie, perte de biodiversité). Si nous voulons inverser les choses, il faut se décider maintenant. Car il va falloir du temps pour avancer à un rythme acceptable par tous et sans que ce soit trop douloureux. 

Donner un coût à la pollution

Pour Antoine Frérot, donner un coût à la pollution c’est appliquer le principe “pollueur-payeur”, où celui qui pollue paye, et cet argent aide celui qui dépollue.
 

Si le coût de la pollution est suffisamment élevé pour que polluer coûte plus cher que de ne pas polluer, tous les agents économiques chercheront des solutions pour ne pas polluer. Ce principe est très efficace, on le constate pour la pollution de l'eau depuis 50 ans. 

Pour le carbone, appliquer une redevance serait efficace sur un espace suffisamment large comme l’Union européenne par exemple. Il faudrait y ajouter une taxe aux frontières qui aurait un effet d'entraînement pour tous ceux qui veulent accéder au marché européen. Si cette redevance carbone atteignait 30 à 40 € la tonne de CO2 émis, le plastique recyclé coûterait moins cher à produire que le plastique vierge, sachant qu'une bouteille en plastique recyclé émet 70% de CO2 en moins. Cette réduction serait encore plus importante pour les métaux recyclés, comme ceux des batteries électriques (lithium, cobalt), dont le volume à traiter explosera dès 2025. En France, les entreprises expérimentent ces solutions pour ensuite les exporter. C'est ce que fait Veolia avec son usine de recyclage de batteries électriques en Moselle, ou au Rousset, avec son unité de recyclage des panneaux photovoltaïques. 

 

Imaginer des villes résilientes et soutenables

Frédéric Van Heems a rappelé qu’en ville, le changement climatique induit une pression sur la ressource en eau. Du fait de sa rareté, la concentration des habitants crée des tensions sur la ressource et des conflits d’usages. 
 

C’est pourquoi il ne faut pas opposer la “ville du quart d'heure” - où tous les services sont à proximité -, à celle où les habitants sont à trois quart d'heure du centre ville. Et le changement climatique, qui est la première préoccupation des citadins, accentue cette opposition. Il faut donc davantage amener la ville à la campagne et la campagne à la ville.

 

 

L'innovation permettra d’inventer des villes plus vertes pour accroître le bien-être et la qualité de vie, et aussi des villes plus inclusives en termes d'insertion et d'emplois, grâce à des partenariats entre grandes entreprises, PMEs et collectivités locales. Traitement des micropolluants, de protection de la ressource, et économie circulaire permettant de réutiliser les eaux usées traitées… Veolia travaille sur des solutions en faveur de l’environnement. A Toulouse par exemple, les eaux de pluie récupérées dans des avaloirs dépolluants sont réutilisées pour rafraîchir la ville.
 

Les villes, qu’elles soient des métropoles ou des villes moyennes qui attirent de plus en plus, doivent s'adapter aux préoccupations de leurs habitants et au changement climatique. Il faut y déployer des solutions d'atténuation (économie d'énergie, économie circulaire), mais aussi des solutions d’adaptation (rafraîchissement, boucle locale d'énergies). Les solutions digitales de Veolia apportent des services nouveaux à distance qui réinventent la géographie de la ville. 


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