Veolia au Global Positive Forum 2020 : « construire une gouvernance mondiale de la résilience »

Au Global Positive Forum - devenu cette année, crise sanitaire oblige, Global Positive Podcast - les propositions de l’Institut de l’économie positive sont partagées avec les participants : médias, membres de gouvernements et d’instances internationales, représentants de la société civile et d’entreprises. Ces propositions, issues des réflexions menées par des experts internationaux lors de la semaine de l’économie positive (du 16 au 20 novembre), seront présentées au prochain G20 à Ryad en Arabie Saoudite.
Le PDG de Veolia Antoine Frérot y est intervenu  aux côtés de Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du Groupe 1 du GIEC et de Bertrand Badré, ex-directeur général de la Banque mondiale, le 17 novembre dans la table ronde : « Vers un Haut Conseil de la Résilience ? ».

 

Créer un Haut conseil de la résilience 

Face à la crise sanitaire sans précédent qui traverse le monde et à l'effondrement économique qui en découle, il apparaît nécessaire de renforcer la résilience globale de nos économies pour affronter les risques qui se profilent à l’horizon. L’une des propositions : mettre en place une gouvernance mondiale sous la forme d'un “Haut conseil de la résilience”. Avec pour objectifs de faire coopérer les Etats, anticiper les crises sanitaires ou les cyberattaques, et dépasser les silos pour agir plus vite. Antoine Frérot a rappelé que pour une entreprise comme Veolia, la résilience renvoie au concept d'anticipation. En d’autres termes, construire une cartographie des risques, puis préparer à l’avance des réponses afin de limiter l'impact des crises. Une démarche qu’on peut décliner au niveau d’une entreprise, d’un pays… ou même du monde entier. 

 

Coupler résilience et réactivité

La crise sanitaire de la Covid-19 a montré la voie. Les premiers retours d’expériences ont montré qu’il faut diversifier les circuits d’approvisionnement, éviter les politiques « zéro stock » et relocaliser certaines chaînes d'approvisionnement pour éviter leur rupture et être plus efficient.

Les crises sont de plus en plus atypiques, donc difficiles à imaginer. Nous avons déjà eu des signaux faibles avec les épidémies SRAS, Ebola et grippe aviaire. Mais elles n’avaient pas d'impact global. Lorsque les signaux faibles ne créent pas de “drame global”, on finit par les oublier. A tort… car ils permettent d’anticiper des crises plus étendues. Il faut donc non seulement repérer les signaux faibles, mais aussi, au-delà de la résilience, se préparer à être agile et réactif. Il faut coupler résilience et réactivité.
Antoine Frérot

Une gouvernance globale de la résilience 

Bien que régulièrement pointée du doigt pour ses insuffisances, l'Organisation des Nations unies a permis depuis 70 ans d'empêcher les conflits à l'échelle internationale, notamment grâce à sa capacité à maintenir le dialogue entre les pays. L'Accord de Paris sur le climat a rappelé son utilité internationale : l’ONU reste une base solide car adoptée par un grand nombre de pays, et difficile à remettre en cause. 

Pour Antoine Frérot, au-delà de cette gouvernance mondiale, il faudrait décliner ces principes mondiaux de manière plus pragmatique au niveau régional ou national, par exemple au niveau de l'espace européen qui est homogène. Sans dénaturer le cadre mondial, ce principe de subsidiarité permettrait de mettre en œuvre plus rapidement des objectifs issus du cadre global. 
 

Coopérer pour accroître la prospérité

Avant le monde d'après, nous sommes encore dans le monde d'avec. Je pense que les communautés humaines apprennent de leurs expériences. Dans les décennies qui viennent, nous tirerons les leçons de cette crise sanitaire globale. Et comme c'est la prospérité qui est visée partout dans le monde, la coopération est nécessaire pour accroître la prospérité de tous ceux qui y participent. Je pense donc que cette coopération aura une place grandissante, malgré la compétition et les rivalités entre groupes humains qui ne vont pas disparaître.
Antoine Frérot