“L’eau, les enjeux de l’or bleu” : au colloque de Paris Dauphine, Antoine Frérot partage ses convictions en matière de préservation des ressources en eau

“Décarboner la croissance économique ne suffit pas, il faut aussi la déshydrater” : invité par l’université Paris Dauphine à conclure le colloque sur « L’eau, les enjeux de l’or bleu » qui a eu lieu aujourd’hui, Antoine Frérot, PDG de Veolia a présenté sa vision des grands enjeux liés à l’eau.

Une ressource rare, que l’on doit économiser et réutiliser

L’eau est devenue rare et précieuse, mais elle se renouvelle sans cesse. Sa consommation augmente avec la population et l’élévation du niveau de vie. En 40 ans, les besoins en eau ont doublé, et d’ici 2050, ils progresseront encore de 50 %. Dans le même temps, les changements climatiques rebattent les cartes hydrauliques de la planète.

Pour Veolia, la première des solutions pour préserver les ressources en eau réside dans la capacité à les économiser : en réduisant les pertes dans les réseaux de distribution et en faisant des efforts significatifs dans l’agriculture, première consommatrice d’eau du monde.

Par ailleurs, produite en recyclant les eaux usées et en dessalant l’eau de mer, l’eau peut devenir une ressource renouvelable et alternative.
 

« Recycler l’eau revient à accroître sa productivité. Dans l’industrie, il faut 400 000 litres d’eau pour fabriquer une voiture, 11 000 pour un jean, 1 300 pour un téléphone portable. La décarbonisation de la croissance économique ne suffit pas, il faut aussi la déshydrater », a expliqué Antoine Frérot.
 

 

Protéger les ressources contre les pollutions

Dans les pays en développement, 80 à 90 % des eaux usées sont rejetées sans traitement. L’urbanisation croissante engendre des niveaux de pollution qui nuisent à la santé publique, à l’environnement et à l’économie. Et ces pollutions rétroagissent sur la disponibilité de la ressource en eau.
 

« La Chine a fixé récemment des normes de traitement des eaux industrielles plus exigeantes qu’en Occident. En Europe, les pesticides et les nitrates sont neutralisés dans les usines de production d’eau potable, mais il nous faut agir en amont pour sortir de la spirale “traiter de plus en plus une eau de plus en plus polluée” », a précisé Antoine Frérot

Adapter le prix de l’eau pour en refléter la rareté sans en réduire l’accès

Une gestion efficace de la demande en eau nécessite un signal prix pour responsabiliser les consommateurs sur la valeur réelle de l’eau et réduire le gaspillage de la ressource. Cela nécessite par ailleurs de trouver des solutions permettant à tous d’avoir accès à une eau potable de qualité, par le biais par exemple de tarifs sociaux ou d’aides directes.
 

« Dans un contexte de rareté croissante, il faut donner un prix à la nature et un coût à la pollution. Cela n’implique en rien de réduire la solidarité pour que tous aient accès à ce bien vital, en instaurant un tarif social pour les plus démunis », a ajouté le PDG de Veolia.

 

En savoir plus : 

Colloque sur « L’eau, les enjeux de l’or bleu » de l’université Paris Dauphine
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