Antoine Frérot au Global Positive Forum 2019 : “les entreprises sont de plus en plus définies par les engagements qu’elles prennent envers la société”

Depuis trois ans à Paris, le Global Positive Forum - un « do tank inclusif » sur les enjeux planétaires, créé par l’Institut de l’économie positive à l'initiative de l'ONG Positive Planet de Jacques Attali - rassemble 50 leaders mondiaux et décideurs économiques sur le thème de l’Engagement. Antoine Frérot, PDG de Veolia, a participé mardi 3 décembre à la table ronde : « Faut-il craindre une crise de l’engagement ? »
Antoine Frérot, PDG de Veolia ; Gabriel Attal, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Education Nationale et de la jeunesse ; Lamya Essemlali, Présidente de l’association Sea Shepherd France ; Geoffroy Roux de Bézieux, Président du Medef ; Modérateur : Dominique Seux, Directeur délégué de la rédaction du journal Les Echos

 

Un engagement individuel en mutation

Pour Antoine Frérot, la fin des grandes idéologies a réorienté les engagements individuels vers de nouveaux thèmes, comme l’écologie, et vers des actions concrètes. Des changements portés par les nouvelles générations qui doivent montrer d’autant plus de persévérance dans leurs convictions que le monde dans lequel ils vivent est de plus en plus incertain et instable. 

 

Entreprises engageantes, entreprises engagées 

On demande aux entreprises de jouer un rôle plus large et plus inclusif envers les sociétés au sein desquelles elles évoluent. L’époque incite l’entreprise à s’engager à être plus altruiste, plus équitable, plus verte, plus vertueuse.

« En tant que PDG de Veolia, je pense que c’est parce les entreprises sont utiles qu'elles sont prospères. Ainsi la raison d'être de Veolia affiche son utilité pour tous les publics qui s’engagent auprès d'elle et qui y prennent des risques : les actionnaires, les salariés, les clients, mais aussi les fournisseurs et les territoires qui l'accueillent. Il s’agit donc d’engager l'entreprise à servir tous ses publics avec le même degré d'exigence. Il ne s'agit pas d'un surcroît d'exigence au-delà de ses performances financières, mais bien d'un même degré d'exigence pour toutes ses parties prenantes. Il en va de l'avenir de l'économie de marché. Car si les entreprises ne se sentent pas porteuses de performances multidimensionnelles pour un large public, les populations finiront par penser qu'elles ne servent que les intérêts de quelques-uns et donc elles seront rejetées. Mettre en valeur les performances plurielles des entreprises est nécessaire pour démontrer que le système économique sert l'ensemble de la société. »
Antoine Frérot

Trois exemples d’engagements de Veolia :

− En matière de lutte contre la pauvreté et de redistribution locale des richesses : plus de 80 % de ses dépenses réinvesties le sont sur les territoires où ses activités sont implantées.

− En matière de lutte contre les changements climatiques, sur la période 2015-2020 : le groupe s'engage à diminuer de 100 millions de tonnes ses émissions de CO2 et à éviter chez ses clients 50 millions de tonnes de CO2 ;

− En matière d’éducation : sur les 5 dernières années, Veolia a accueilli 15 000 alternants afin de donner à ceux qui n’ont pas pu se former à l’école, la chance d’acquérir, dans l’entreprise, les qualifications dont ils ont besoin.