Futurapolis 2019 : pour Veolia, les grands enjeux de l'environnement doivent concilier transition écologique, développement économique et cohésion sociale

A Toulouse, la 8ème édition (16 au 18 novembre) du sommet de l’innovation Futurapolis interroge nos modes de vie et nos démocraties, en confrontant différentes visions du futur de l'innovation et du progrès. Antoine Frérot, PDG de Veolia, y a présenté sa vision des grands enjeux de l'environnement. Et Frédéric Van Heems, directeur général de l’activité Eau en France de Veolia, a participé à la table ronde sur la question : « Dans 20, 30 ans, y aura-t-il encore de l'eau ? » 

De plus en plus préoccupés et concernés par les conséquences de la pollution, les jeunes apportent leur dynamisme et leur créativité pour trouver des réponses aux problèmes de l'environnement. Pour Antoine Frérot, “Ils doivent pour cela se former à la compréhension de phénomènes complexes. Et leur passion sera nécessaire pour trouver des solutions.”

 

Il faut que polluer coûte plus cher que dépolluer 

Dès lors qu'une activité économique pollue, il est normal que celui qui pollue ait à charge de dépolluer. Si l’on ajoute au principe « pollueurs payeurs » celui de « dépollueurs aidés », on ira deux fois plus vite car alors dépolluer coûtera moins cher que polluer.

Pour lutter contre le réchauffement climatique, une taxe carbone est nécessaire à condition que l’argent collecté soit exclusivement réservé à aider ceux qui dépolluent. A 30 ou 40€ la tonne de CO2, les solutions qui sont éprouvées aujourd’hui seraient rentables et diviseraient rapidement les émissions par deux ou par trois. Mais cette taxe fait débat car les pays ne souhaitent pas la mettre au même niveau, d’où des distorsions de concurrence. L'Union européenne pourrait instaurer une taxe carbone sur son espace, car les solutions pour réduire les émissions existent déjà. Il faut seulement accepter d’en payer le coût qui n’est pas exorbitant.
Antoine Frérot
PDG de Veolia

La raison d’être de Veolia est économique, sociale et environnementale

Pour Antoine Frérot, les entreprises ne sont pas tant critiquées pour les problèmes environnementaux que pour la question de leur utilité.

En répondant à la question “à quoi servent- elles ?”, comme on le fait depuis 40 ans d’après la théorie de Milton Friedman - selon laquelle les entreprises servent à faire des profits et les pouvoirs publics se chargent des autres acteurs de l'entreprise -, on constate que les pouvoirs publics n’y arrivent plus seuls. Désormais tous les acteurs de la société, y compris les entreprises, doivent aider les pouvoirs publics. Et si les entreprises ne comprennent pas qu'elles ont intérêt à le faire, elles seront rejetées et l’économie de marché menacée.
antoine frérot
PDG DE VEOLIA

Pour Antoine Frérot, la raison d'être décrit l’utilité de l'entreprise et ce qu’elle fait. C’est une boussole qui prend en compte les intérêts de toutes ses parties prenantes dans une performance plurielle. Si une entreprise est l’objet des intérêts privés des différentes prenantes qui s’y engagent (actionnaires, salariés, clients, etc.), elle est aussi un outil d’intérêt général car elle sert une plus large partie de la société et prépare l'avenir. Le dirigeant d'entreprise, comme l'entreprise elle-même, est donc un « objet politique ». Il doit expliquer ce que l'entreprise fait, pourquoi il est souhaitable qu'elle se développe et continue à exister, et pourquoi elle a besoin d'aides et d’alliés.

 

« Dans 20, 30 ans, y aura-t-il encore de l’eau en France ? »

Frédéric Van Heems a rappelé que la quantité d'eau ne varie pas sur la planète. Mais avec l’urbanisation croissante, il faut qu’elle soit bien répartie, à un coût accessible à tous et avec une qualité sanitaire suffisante. Aujourd’hui encore, 850 millions d'habitants n’ont pas d’accès à l'eau potable et 2 milliards à l’assainissement.

L’année 2019 est un tournant pour les français qui savent désormais que le changement climatique les concerne eux et leurs enfants. Il faut aller vers plus de sobriété et d'économie circulaire avec un partage intelligent de la ressource. Il faut réutiliser les eaux usées traitées dans une économie circulaire de l'eau. En France, on ne réutilise qu’1% des eaux usées traitées, alors que l'Espagne et l'Italie atteignent déjà 15%. Il y a un problème de gouvernance de l'eau. Pendant trop longtemps, les différents silos de la gestion de l'eau ont créé de la complexité. Avec le réchauffement climatique, il faut repenser ensemble le cycle complet de l'eau.
Frédéric Van Heems
directeur général de l’activité Eau en France de Veolia

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Vidéo de la conférence avec Antoine Frérot à Futurapolis 

Vidéo de la conférences avec Frédéric Van Heems à Futurapolis