« Intelligence artificielle et robotique » : l’Institut Veolia organise un débat sur des impacts de cette nouvelle révolution industrielle pour les villes.

A l’occasion de la parution de son numéro de Facts Reports intitulé « Intelligence artificielle et robotique dans les villes », l'Institut Veolia a organisé le 27 février une conférence en partenariat avec The Future Society. Le débat a réuni Nicolas Miailhe, président de The Future Society, Mathieu Saujot, coordinateur de l'initiative "Lier transition numérique et écologique" à l'IDDRI, Julien Hendrickx, professeur à l'Ecole Polytechnique de Louvain, et Claire Falzone, directrice générale de Nova Veolia. Les intervenants ont proposé des pistes pour tirer le meilleur parti de cette nouvelle révolution industrielle dans les villes.

Mieux comprendre les progrès de l'intelligence artificielle

Grâce aux performances de l'apprentissage automatique, combinées à la disponibilité des données et aux vitesses de calcul, l’intelligence artificielle (IA) progresse rapidement.
 

Mais Nicolas Miailhe précise que « les experts divergent sur son impact socio-économique : d'un côté, on constate une amélioration de la qualité de vie et la création de nouveaux emplois, autant d'arguments pour accélérer son développement ; de l'autre, le chômage, l’atteinte à la vie privée, les discriminations et la perte de contrôle des pouvoirs publics incitent à la prudence. C'est pourquoi les gains de productivité qui dépendent du développement et de la diffusion des technologies de l'IA doivent être mieux compris par la société et mieux gouvernés ».

Elaborer un « schéma directeur urbain de la data » avec toutes les parties prenantes

Les villes du monde entier transforment leurs infrastructures en plateformes d'information multifonctionnelles. Entre la rapidité de la numérisation et l'apprentissage automatique, les villes font face à une privatisation informationnelle des espaces publics qui impacte les modes de vie.
 

Claire Falzone explique : « Progressivement on voit cohabiter à l’échelle de la ville deux écosystèmes de la data : d’un côté des plateformes collaboratives d’économie sociale et solidaire qui visent à favoriser les échanges entre les citoyens, et ne tirent pas de profit de la data collectée ; et de l’autre des plateformes privées, qui proposent de nouveaux services urbains en échange de l'usage des données qu'elles collectent et monétisent principalement grâce à la publicité. Cette évolution, notable dans les grandes villes, n'est pas anodine. La ville, en tant que « Cité », est une infrastructure sociale de premier plan : pour que l’intelligence artificielle puisse se traduire pour ses habitants par un mieux vivre ensemble, il faudra faire des choix politiques sur les infrastructures digitales. Si les grandes villes se dotent par exemple d’une stratégie Big Data voire d'un schéma directeur de la data, alors elles pourront s'assurer que la data est à la disposition de toutes leurs parties prenantes, citoyens, administrations, délégataires de service public, associations, et partenaires privés ».

 

Equilibrer l’utilisation des données des sphères publique et privées

Pour personnaliser les services en respectant le droit à la vie privée, la ville devra créer des modèles qui respectent les individus et leurs libertés.
 

Selon Julien Hendrickx, « la précision des modèles d'apprentissage automatique de l’IA dépendra de l'accès à des ensembles de données toujours plus vastes. Ainsi la « désidentification » que nous avons utilisée jusqu'ici pour équilibrer l'utilisation des données et la protection de la vie privée n'est pas compatible avec le Big Data. Pour développer l'IA, il faut inventer des technologies de protection de la vie privée qui rendent les données disponibles de manière sûre et transparente ».

 

L’intelligence artificielle chez Veolia

L’entité Nova Veolia développe avec des start-ups de nouvelles expertises digitales. La Recherche et Innovation de Veolia a lancé un programme d’IA en partenariat avec CEA Tech. L’open innovation est pilotée par la Direction Technique et Performance du Groupe, complétée par une réflexion prospective de l’Institut Veolia pour mieux comprendre les attentes des partenaires et des clients.
Dans les faits, en France, 6 millions de capteurs connectés collectent déjà les informations utiles pour optimiser la gestion de la quantité et de la qualité de l’eau, détecter les fuites et maintenir les réseaux. Des centres d’hypervision coordonnent les travaux pour le confort des habitants.
Veolia met également à la disposition des consommateurs un « coach social et budgétaire » virtuel pour les aider à mieux gérer leur facture d’eau.
A l’échelle mondiale, le Groupe a créé une vingtaine de centres de pilotage « Hubgrade », qui analysent et pilotent les consommations d’énergie à distance.
Enfin, en partenariat avec le réseau d’entrepreneurs sociaux Ashoka, Veolia a déployé 5 incubateurs sociaux dans le monde (9 nouveaux cette année), qui permettent d’inventer des services inclusifs pour les populations fragiles, et qui forment des jeunes sans qualification au codage des données issues des services urbains.

En savoir plus : 

Le site de l’Institut Veolia
Le numéro spécial de Facts Reports « Artificial Intelligence and Robotics in the City »
La précédente conférence de l’Institut sur « les villes intelligentes, à la croisée des chemins » (19 décembre 2017)