Forum mondial de l’eau : Pour Antoine Frérot, « les solutions efficaces dans les pays du Sud hybrident des savoir-faire techniques et des solutions dites ”informelles” ou traditionnelles »

Avec pour thème ‘’La sécurité de l’eau pour la paix et le développement’’, le 9ème Forum mondial de l’eau (du 21 au 26 mars à Diamniadio (Dakar) au Sénégal) veut accélérer l’agenda mondial de l’accès à l’eau et à l'assainissement en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Le PDG de Veolia Antoine Frérot a participé au panel des CEOs du secteur privé sur l'eau, à l’ouverture du forum.

Forum mondial de l'eau

Démultiplier les impacts de l'eau à grande échelle

Les crises de l'eau s'intensifient. L’eau est trop rare ou trop polluée. Conscient de ce défi, le secteur privé innove pour fournir, utiliser et traiter l’eau avec de nouveaux modèles de financement. Antoine Frérot a présenté les solutions innovantes de Veolia qui démultiplient les impacts de l'eau à grande échelle.

Pour relever les défis de l'accès à l'eau et à l'assainissement, de l'impact environnemental et de la résilience, il y a des solutions qui marchent à condition que les personnes qui en bénéficient puissent les pérenniser. Elles sont hybrides : entre solutions traditionnelles et informelles, entre publiques et privées, entre low tech et high tech. Deux exemples : à Tanger au Maroc, le taux de fuite du réseau d’eau potable a été divisé par 4 en 20 ans. Au Niger, Veolia a raccordé 4,5 millions de personnes avec des solutions hybrides en ville. En zones rurales, Veolia a déployé des bornes fontaines et des systèmes solaires, entretenus par des techniciens du Groupe car ce savoir-faire manque dans les campagnes. Il y a aussi d’autres solutions plus classiques, comme la sobriété qui a un impact direct sur l'accès. Economiser l'eau permet d’en distribuer davantage et d’avoir un impact positif sur la nature. Des dizaines de solutions existent pour économiser l'eau : le goutte à goutte dans l'agriculture, ou le “reuse” de l’eau en ville et sur les sites industriels. Une usine Nestlé, par exemple, produit du lait en poudre sans utiliser une seule goutte d'eau car elle réutilise l'eau du lait en boucle fermée. 

 

L’impact de l’eau sur la biodiversité

Antoine Frérot a poursuivi :

Nous savons restaurer les écosystèmes humides dégradés en utilisant des solutions basées sur la nature. Nous l'avons fait en Chine à côté d'une grande raffinerie près de Pékin. Nos solutions utilisent aussi l'énergie extraite des eaux usées. Car généralement, quand il y a pénurie d'eau, il y a aussi pénurie d'électricité. On peut extraire facilement du gaz à partir des eaux usées et produire de l'électricité localement. Ces solutions qui marchent peuvent être déployées partout, à condition qu'elles hybrident des savoir-faire techniques et des solutions dites “informelles”, plus traditionnelles et classiques dans les pays du Sud. 

La fondation Veolia lutte contre les maladies d'origine hydrique

Le 21 mars, au Forum mondial de l’eau, Thierry Vandevelde, délégué général de la fondation Veolia, a signé l’Appel de Dakar, une initiative pour replacer l’eau, l’hygiène et l’assainissement au coeur des stratégies pour l’élimination du choléra et le contrôle des autres maladies diarrhéiques en Afrique”.

Extraits :

 Le choléra doit devenir en Afrique une maladie du passé. Une mobilisation internationale sous le leadership de l’Union africaine est donc vivement souhaitée pour porter et exiger à l’échelle du continent la mise en œuvre de la démarche multisectorielle d’élimination du choléra. Nous appelons tous les pays engagés dans la lutte contre le choléra et les maladies hydriques à prendre part à cette initiative. Nous appelons l’Union Africaine et le CDC-Afrique à prendre la gouvernance de cette mobilisation. Et d'importants investissements sont requis, d’où l’appel à la mobilisation des bailleurs internationaux. 

En parallèle, l'Institut Pasteur lance le MOOC « Water Borne Infectious Diseases », conçu avec le soutien de la fondation Veolia : en quoi l’eau peut transmettre des infections bactériennes, virales et parasitaires ? Quels sont les moyens de lutte et de prévention et les enjeux de santé publique liés à l’eau ?... Ce MOOC, au rythme de 2h30 par semaine pendant 8 semaines, est une formation du Diplôme numérique des maladies infectieuses de l’Institut Pasteur (DNM2IP).

Les eaux souterraines, une ressource précieuse

Ce 22 mars célèbre aussi la Journée mondiale de l’eau sur le thème des eaux souterraines : “rendre l'invisible visible”. Dans de nombreux endroits, les activités humaines surexploitent et polluent les eaux souterraines. Pourtant celles-ci joueront un rôle essentiel dans l'adaptation au changement climatique. 

Veolia présente quelques exemples de solutions :

  • Simuler le cycle local de l’eau en fonction de scénarios météorologiques et d’hypothèses sur les prélèvements grâce à l’outil numérique PrédiNappe de Veolia.
  • Protéger les eaux souterraines en modélisant l’impact des pratiques agricoles à Lens-Liévin (France). 
  • Refonte des 40 stations de pompage dans la nappe à Mělnická Vrutice (République tchèque).
  • Éliminer l’acidité, le zinc, le fer et la manganèse des eaux d'un ancien site minier avant restitution au milieu naturel, à Faro (Canada).

Veolia poursuit également ses efforts avec les  industriels au sein de l'Alliance for Water Stewardship qui prend en compte les impacts sur les bassins versant où les usines sont localisées.

Quiz Culture Green “La France va-t-elle manquer d’eau demain ?”

Fortes chaleurs, sécheresses, baisse du niveau des fleuves et des nappes phréatiques... Quelles solutions pour ne pas manquer d'eau demain ? A l’occasion de cette Journée mondiale de l'eau 2022, participez au nouveau Quiz de Culture Green dédié à ces questions et tentez de remporter un week-end à Arcachon (France). Pour aller plus loin.

Pénuries d'eau et climat

Aujourd’hui un quart de la population mondiale (2,3 milliards de personnes) vit dans des pays en situation de stress hydrique (moins de 1700 m3 par an et par personne), selon un rapport du World Resources Institute (WRI). Un quart des villes dans le monde connaissent des pénuries d'eau permanentes. Selon « Ressources en eau en Europe - faire face au stress hydrique », une évaluation AEE de 2021, le stress hydrique affecte 20% du territoire européen et 30% de la population. Le GIEC prévoit que le changement climatique entraînera de fortes réductions saisonnières de la disponibilité de l'eau, avec une trajectoire de +2°C en 2100 (source : 2021 State of Climate Services, Water, WMO).