Sébastien Daziano: « Pour 70 % de la population mondiale, l’inaction sera plus coûteuse que l’action »

C’est sur ces mots que Sébastien Daziano, Directeur de la stratégie et de l'innovation de Veolia, a débuté son intervention ce matin, lors du Forum Zéro Carbone organisé par La Tribune à l’Hôtel de Ville de Paris – soulignant ainsi combien le monde est aujourd’hui prêt à accélérer le mouvement de la transformation écologique. 

Climat : sommes-nous prêts à tout changer ?

C'était la question centrale de l'événement organisé à l'occasion de la journée mondiale du climat, quelques semaines après la COP27. La réponse est oui, selon Sébastien Daziano, qui a rappelé les chiffres du baromètre de la transformation écologique. Cette enquête mondiale réalisée avec Elabe souligne l'adhésion d’une majorité de la population mondiale au changement, considérant le coût de l’inaction plus élevé que les investissements nécessaires à la transformation écologique. 

Réalisé auprès d’un échantillon couvrant plus de la moitié de la population mondiale.

 Il faut agir concrètement. Mais pour cela, tous les acteurs - les États, les collectivités et les entreprises privées – doivent agir conjointement pour déployer largement les solutions au niveau industriel, sur l’ensemble du territoire. Dans ce sens, l’engagement des élus locaux et la réglementation ont un rôle absolument majeur à jouer.

Des richesses inexploitées

De nombreuses solutions existent déjà pour lutter contre le  dérèglement climatique, notamment la réutilisation des eaux usées traitées : « Nous pouvons éviter qu’une crise telle que celle que nous avons connue l’été dernier avec des hausses historiques de températures et des problèmes d’alimentation en eau ne se renouvelle avec la réutilisation des eaux usées. En Espagne, ce sont 15% des eaux usées qui sont réutilisées contre moins de 1% en France ! », soulignait Sébastien Daziano. Et face à la situation énergétique que nous connaissons actuellement en Europe, la France détient des gisements inexploités sur l’ensemble du territoire.  « Si nous valorisons l’énergie produite à partir des eaux usées de toutes les stations d’épuration, et exploitons tout le potentiel des déchets organiques de nos territoires, nous pouvons, grâce au biométhane,  remplacer environ 25% du gaz russe importé en France », expliquait-il.

Selon Sébastien Daziano, il n’est plus question de transition mais de profonde transformation. « Il faut aujourd’hui revoir complètement notre environnement avec des villes qui vont devoir s’adapter. Se pose alors la question de la continuité d’activité de tous les services publics : eau potable, gestion des déchets etc. Et c’est en réalité à ces scénarii d’adaptation qu’il nous faut travailler. La tâche est grande mais nous sommes aujourd’hui prêts », concluait-il.

Il est temps d’accélérer la transformation écologique !