Produire du biogaz grâce à la méthanisation des déchets

Produire de l’énergie renouvelable, locale et décarbonée, telle est l’action de la méthanisation ou « digestion anaérobie ».
Centre de compostage de la SEDE pour la méthanisation

Privés d’oxygène, les déchets fermentent, produisant au gré de leur décomposition, du biogaz. Celui-ci, une fois valorisé, permet de se substituer aux énergies fossiles pour produire de l’électricité, de la chaleur et même du biocarburant, répondant ainsi aux objectifs de neutralité carbone de Veolia, tout en œuvrant pour la transformation écologique.

Qu’est ce que la méthanisation ?

La méthanisation, ou digestion anaérobie, est un processus qui produit du biogaz par la décomposition biologique de la matière organique en l'absence d'oxygène. Le biogaz est principalement composé de méthane (CH₄) et de dioxyde de carbone (CO₂), avec de petites quantités d'autres composants (de l'azote, de l'hydrogène, ou du sulfure d'hydrogène et de la vapeur d'eau). La matière organique utilisée pour produire du biogaz peut provenir de diverses sources, telles que les déchets agricoles, les déchets alimentaires, les eaux usées, ou les déchets industriels organiques. Le processus de production du biogaz est réalisé dans des installations appelées digesteurs anaérobies, où les micro-organismes décomposent la matière organique pour produire du gaz.

Le biogaz est considéré comme une source d'énergie renouvelable, car il utilise des déchets organiques pour produire du méthane, un combustible pouvant être utilisé à des fins de production d'électricité, de chauffage ou comme carburant pour les véhicules. En plus de fournir une source d'énergie, la digestion anaérobie réduit également la quantité de déchets organiques et contribue ainsi à la gestion durable des déchets.

Quelle différence entre biogaz et biométhane ?

La principale différence est la composition chimique. 
Le biogaz est principalement composé de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2), le biométhane est principalement composé de méthane pur. Biogaz et biométhane sont des énergies renouvelables.

La méthanisation et la production d'énergie locale et bas carbone

Les déchets non recyclables, via la méthanisation, deviennent une source d’énergie renouvelable. Le biogaz ainsi produit (composé de méthane à 65-70 % et de CO2) est capté dans des méthaniseurs puis brûlé pour fournir soit de la chaleur soit de l’électricité, ou les deux grâce à un système de cogénération. Enfin, il peut également être épuré afin d’en extraire le méthane : le biométhane, gaz renouvelable, ainsi capté pourra être injecté dans les réseaux de gaz naturel ou utilisé comme carburant (bioGNV). Le méthane, gaz à effet de serre dont le pouvoir de réchauffement est 28 fois supérieur à celui du CO2, permet de capter et générer de l’énergie locale, bas carbone et durable.

25% La part du gaz russe qui pourrait être remplacée si nous équipions toutes les stations d’épurations des eaux usées et toutes les décharges de France en unités de méthanisation pour produire du biogaz, d’ici 2027.

Veolia, engagé dans la production d’énergie renouvelable

En tant qu’acteur majeur de cette filière, Veolia offre une approche intégrée qui répond aux besoins des territoires. L’approche du Groupe met ainsi en cohérence l’ensemble des paramètres afin d’atteindre les objectifs ambitieux de neutralité carbone et de production locale d’énergie renouvelable. La captation du biogaz dans les sites d’enfouissement des déchets requiert un système de collecte et de prétraitement performant, généralement constitué d’un réseau nécessaire à la récupération et à la valorisation du méthane, ainsi que d’une unité de production d’électricité, composée de générateurs par turbine à gaz dont les capacités diffèrent selon le dimensionnement du site.

Près d’Arras, le pôle de traitement multi-filières du site Artois Compost constitue un exemple emblématique. Celui-ci valorise  les déchets organiques issus de l’agriculture, de l’industrie agro-alimentaire, des collectivités et de la grande distribution. Ce sont environ 3,5 millions de m3 de biogaz par an qui sont générés. Les 25 000 tonnes de déchets traités permettent ainsi la production de 8 000 MWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 2 700 foyers. La biomasse valorisée permet d’éviter l’émission de 2 000 tonnes équivalent CO2 par an. Enfin, les matières organiques non dégradées durant la méthanisation, soit 7 000 tonnes par an, sont réutilisées comme compost par l’agriculture locale.

Usine de méthanisation afin de produire du biométhane

La station d'épuration de Sofia, en Bulgarie, gérée par Veolia, démontre avec succès la faisabilité des stations d'épuration à énergie positive. En mettant à profit le potentiel énergétique des boues par le biais de la valorisation du biogaz, cette installation a surpassé ses besoins énergétiques en 2018, générant une quantité d'énergie excédentaire équivalant à 23 % de sa consommation totale.
Cette réalisation remarquable positionne la station de Sofia parmi les pionnières en Europe dans le domaine de l'énergie positive. Le surplus d'énergie a été intelligemment réinjecté dans le réseau public, soulignant ainsi le rôle crucial des stations d'épuration dans la production et la distribution d'énergie propre et renouvelable.


La méthanisation et la production de biogaz représentent des solutions innovantes et durables dans le domaine de la gestion des déchets organiques et de la production d'énergie renouvelable. Ces processus contribuent de manière significative à la transition vers une économie circulaire et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La méthanisation, par le biais de la digestion anaérobie, permet la transformation efficace des déchets organiques en biogaz, pouvant être utilisé comme une source polyvalente d'énergie. 
Les initiatives, telles que la station d'épuration de Sofia en Bulgarie, démontrent la viabilité économique et environnementale de ces pratiques en générant des surplus énergétiques. En intégrant ces technologies de manière plus étendue, nous pouvons aspirer à une gestion plus durable des déchets, à la réduction de notre empreinte carbone, et à l'exploitation optimale des ressources organiques pour répondre à nos besoins énergétiques.