Temps de lecture 8 min. #dechets #ville #collectivité #industriel

Benjamin Chan-Piu
Directeur du traitement et valorisation des déchets liquides et dangereux, Veolia
La gestion des déchets dangereux est aujourd’hui un enjeu majeur pour les industriels et les collectivités locales. Depuis de nombreuses années, j’accompagne des clients confrontés à la complexité croissante des flux de déchets dangereux et à la pression réglementaire qui s’intensifie – qu'il s'agisse de déchets industriels dangereux issus de l'automobile, de l'industrie chimique ou pharmaceutique, de déchets hospitaliers ou encore de déchets radioactifs. Leur préoccupation première ? Garantir la sécurité, la traçabilité et la conformité de leur prise en charge, tout en maîtrisant les coûts et en minimisant leur impact environnemental. Mais derrière ces contraintes, j’ai vu se développer des solutions innovantes de traitement et de valorisation des déchets dangereux qui ont toutes un point commun : limiter l’impact environnemental des activités industrielles, éviter la dispersion des pollutions et favoriser l’économie circulaire.
Cette approche, mise en oeuvre au quotidien par plus de 18 000 personnes dans le groupe Veolia à travers le monde, s’appuie sur une pluralité de solutions de traitement, du recyclage à l’incinération haute température, en passant par l’enfouissement sécurisé, nécessaire pour adresser la diversité des typologies de déchets (déchets de l’industrie chimique, médicaux, radioactifs, batteries, solvants, etc.).
Si vous cherchez à préserver vos sites industriels et votre territoire de toute contamination, à protéger la santé publique, à lutter contre des pollutions nocives, les solutions existent.

L’essentiel à retenir
Les déchets dangereux sont un défi de taille, tant sur le plan sanitaire qu’environnemental.
Les déchets dangereux représentent un marché de 35 milliards d'euros avec des solutions diversifiées de traitement et de valorisation (notamment l’incinération, le recyclage, la vitrification, la dépollution des sols…).
Des protocoles stricts et spécifiques sont appliqués pour gérer les déchets dangereux afin qu’ils ne constituent plus une menace pour la population ou l’environnement.
L'économie circulaire appliquée aux déchets dangereux offre des bénéfices concrets : réduction des risques, optimisation des coûts et réduction de l’empreinte environnementale des industriels. Une des conditions préalables à la mise en place de ces filières est de s’assurer qu’elles ne remettent pas en circulation des contaminants (par exemple, métaux lourds, polluants organiques persistants, etc.)
La gestion des déchets dangereux est soumise à une réglementation stricte qui permet de prévenir toute pollution, de protéger la santé des populations et de l’environnement et d’accélérer in fine la transition vers des modèles circulaires et responsables.
Grâce à notre portefeuille unique de technologies, nous offrons aux villes et aux industries une gestion des déchets dangereux plus sûre, plus performante et plus durable, au service de la santé et de l’environnement.
Découvrez dans cet article comment nous pouvons vous accompagner dans le traitement de vos déchets dangereux, que vous soyez un industriel ou une collectivité locale.
Les défis majeurs de la gestion des déchets dangereux : complexité, diversité et pression réglementaire
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un déchet dangereux ? Un déchet dangereux est défini par ses caractéristiques de danger pour la santé humaine ou l'environnement : toxicité, inflammabilité, corrosivité, instabilité chimique, caractère infectieux ou radioactif.
La diversité des déchets dangereux constitue un premier défi. Ces déchets viennent de nombreuses industries : solvants usés utilisés dans la synthèse de produits pharmaceutiques ou de pesticides, résidus de peinture utilisés dans l’industrie automobile, pâles d'éoliennes en fin de vie, déchets médicaux infectieux, batteries au lithium, terres polluées, matières utilisées pour la filtration de polluants dans l’eau (charbons actifs et résines contaminés), de solutions acides issues de traitement de surfaces métalliques, amiante, etc.
La complexité des filières de traitement s’est accrue avec l’apparition de nouveaux polluants (PFAS, micropolluants), la nécessité de recycler ou de régénérer certains flux (solvants, batteries, huiles), et la raréfaction des matières premières stratégiques.
Dans ce contexte, plusieurs solutions pérennes peuvent être proposées aux clients : incinération haute température, traitements physico-chimiques, stabilisation et enfouissement sécurisé, vitrification, recyclage, etc.
De plus, la pression réglementaire et sociétale s’intensifie. Les autorités imposent des normes de plus en plus strictes sur la traçabilité, la sécurité, la limitation des émissions et la valorisation des déchets. Les attentes des riverains et des parties prenantes montent en puissance, notamment sur la transparence, la maîtrise des risques sanitaires et la durabilité.
La sécurisation de l’accès aux ressources (énergie, métaux précieux, solvants) devient stratégique, face à la volatilité des marchés et aux enjeux de relocalisation industrielle. Les industriels cherchent à transformer leurs déchets en ressources, à réduire leur dépendance et à anticiper les évolutions réglementaires (Critical Raw Material Act, directives européennes sur les batteries des véhicules électriques, etc.).
Je comprends donc que pour vous, collectivités, la gestion des déchets dangereux issus des ménages ou des entreprises locales représente un enjeu majeur de santé publique et de préservation de l'environnement pour votre territoire. Pour vous, industriels de tous secteurs (chimie, pétrochimie, mécanique, batteries, médical…), c'est aussi une question cruciale de prévention des risques industriels, de conformité réglementaire, de performance opérationnelle et de sécurisation des approvisionnements en matières premières secondaires.
Tour d’horizon : des solutions performantes pour chaque type de déchet dangereux
Chaque type de déchet a ses spécificités, ses contraintes, mais aussi pour certains d’eux, ses opportunités de valorisation, et chacun requiert une expertise avancée pour garantir la sécurité, la traçabilité et la conformité réglementaire. Les déchets dangereux ne finissent pas tous systématiquement incinérés. Je le vois au quotidien, les solutions de valorisation des déchets dangereux sont encore méconnues, et pourtant, elles sont nombreuses.
"En maîtrisant l’intégralité du cycle de traitement des déchets dangereux, nos solutions limitent l’impact environnemental des activités industrielles, évitent la dispersion des pollutions et favorisent l’économie circulaire."
Des traitements spécifiques pour chaque typologie de déchets dangereux
Loin de l’idée reçue selon laquelle tous les déchets dangereux seraient incinérés, j’accompagne mes clients vers une palette de solutions adaptées :
- Incinération à haute température : c’est une solution polyvalente et efficace pour détruire des déchets organiques complexes (réactifs et/ou ayant une toxicité aiguë) des polluants organiques persistants (PCB, PFAS ciblés, pesticides, solvants chlorés), de déchets de laboratoire. L’énergie générée par la combustion de ces déchets est généralement valorisée sous forme de vapeur ou d’électricité.
- Traitements physico-chimiques : il existe des procédés variés, pour neutraliser des déchets liquides, intrinsèquement dangereux (solutions acides par exemple), ou fortement contaminés (métaux lourds, cyanures, etc.). Ces traitements (neutralisation, centrifugation, évapo-concentration, cassage d’émulsions, etc.) consistent souvent à séparer et/ou neutraliser la fraction dangereuse du déchet, et permet parfois de récupérer des fractions valorisables - en particulier pour les déchets contenant des hydrocarbures.
- Régénération des solvants, huiles usagées, acides, lubrifiants etc.
- Valorisation matière pour les batteries de véhicules électriques, métaux précieux : ces flux sont transformés en matières premières secondaires de haute qualité, réinjectées dans l’industrie.
- Valorisation énergétique pour les huiles usagées, à partir desquelles nous produisons des biocarburants.
- Vitrification (GeoMelt®) pour les déchets faiblement radioactifs, garantissant une stabilisation durable grâce à l’immobilisation des radionucléides dans un verre ultra-stable.
- Dépollution et recyclage des sols contaminés (par les métaux lourds, hydrocarbures ou encore les PFAS), avec valorisation des terres traitées et réutilisation en aménagement urbain ou industriel.
- Enfouissement sécurisé de classe 1 pour les déchets dangereux ultimes stabilisés tels que boues polluées, amiante pulvérulente…, avec traçabilité et contrôle environnemental renforcé.

Focus sur les PFAS : une solution unique pour la gestion intégrée de ces polluants émergents
L’une de nos forces réside dans la combinaison de nos expertises pour apporter une valeur accrue à nos clients. Combiner l’expertise du traitement de l’eau avec la gestion des déchets dangereux nous permet notamment de proposer une solution intégrée pour le traitement de bout en bout des PFAS.
Ces substances per- et polyfluoroalkylées sont aujourd’hui omniprésentes dans notre quotidien, largement utilisées notamment pour leurs qualités antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux chaleurs extrêmes ou isolantes. Aujourd’hui, ces micropolluants constituent une préoccupation environnementale urgente, avec un impact sur l'approvisionnement en eau potable et les écosystèmes.
Notre offre holistique BeyondPFAS est adaptée aux besoins spécifiques de chaque client, aux législations locales et aux réalités de terrain, de la détection jusqu’au traitement final des contaminants.
L’innovation au service de la circularité et de la performance
Grâce à la combinaison unique de nos expertises dans nos trois métiers (eau, déchets, énergie), nous favorisons les synergies entre tous les acteurs des territoires, notamment en mutualisant les infrastructures et en optimisant les flux. J’ai vu des industriels partager des plateformes de traitement, échanger des flux de déchets valorisables, ou co-investir dans des unités de recyclage. Les bénéfices sont multiples : réduction des coûts, sécurisation des approvisionnements, création d’emplois locaux, amélioration de l’acceptabilité sociale.
Cadre réglementaire : accélérer la transformation
Les exigences réglementaires se durcissent partout dans le monde, résultat d’une prise de conscience écologique et de l’émergence de nouveaux polluants. En tant que collectivités ou industriels, vous devez anticiper les contrôles, garantir la conformité et rassurer les populations.
La gestion des déchets dangereux est soumise à des obligations et réglementée par plusieurs textes législatifs et réglementaires. Quelques exemples :
- Code de l’Environnement en France : tout producteur de déchets dangereux est soumis à de nombreuses obligations (obligation d’enregistrement, suivi réglementaire, inventaire des risques et des mesures de prévention…). Le principe du pollueur-payeur s’applique : toute entreprise produisant des déchets doit prendre à sa charge les frais de prévention, de réduction de la pollution et de lutte contre la contamination.
- European Critical Raw Materials Act : la législation européenne sur les matières premières critiques vise à garantir un approvisionnement sûr et durable de l’Union européenne de matières premières critiques, comme le lithium, le cobalt ou le nickel nécessaires à la fabrication des batteries de voitures électriques.
- Concernant les PFAS, la réglementation évolue rapidement pour imposer des seuils de plus en plus stricts. La Directive européenne 2020/2184 qui concerne la qualité des eaux de consommation humaine a été révisée pour suivre la présence des PFAS dans les analyses de l’eau et cible 20 molécules. En France, par exemple, l’arrêté impose depuis 2023 des limites : 0,1 μg/L pour la somme de 20 PFAS. Aux États-Unis, l'EPA (Agence de protection de l’environnement) a fixé des seuils encore plus contraignants pour certaines molécules.
Nos principales références dans le traitement et la valorisation des déchets dangereux
Régénération de solvants à Chauny
À Chauny, dans le département de l’Aisne, dans le nord de la France, notre installation recycle 18 000 tonnes de solvants par an. Cette approche circulaire permet aux industriels de la région de réduire leurs coûts d'approvisionnement de 30% tout en diminuant leur empreinte carbone (1 tonne de solvant neuf remplacé par un solvant recyclé représente une économie de 6 tonnes de CO2). Un exemple concret : un fabricant de peintures de la région récupère ses solvants régénérés avec la même qualité que les solvants vierges, créant un cercle vertueux local.
Port Arthur, l’excellence opérationnelle
Notre installation de Port Arthur au Texas représente l'excellence opérationnelle dans le traitement des déchets industriels dangereux. Avec une capacité de 70 000 tonnes de déchets dangereux par an et une température de fonctionnement supérieure à 1100°C, c'est la seule installation d'incinération à haute température aux États-Unis autorisée pour les déchets de dioxines et les PCB (polychlorobiphényles) les plus complexes. Cette expertise technique nous permet de traiter des flux que d'autres ne peuvent pas gérer, créant une valeur ajoutée significative : le prix moyen à la tonne a augmenté de 72% entre 2021 et 2023, démontrant la reconnaissance du marché pour notre savoir-faire unique et notre capacité à répondre aux défis les plus exigeants.

Vitrification de déchets nucléaires à Andrews, Texas
Toujours au Texas, en 2022, nous avons ouvert une installation GeoMelt® pour vitrifier les déchets nucléaires de faible activité. Cette technologie révolutionnaire immobilise totalement les radionucléides dans un verre ultra-stable, garantissant la sécurité sur des milliers d'années tout en réduisant les coûts de gestion à long terme.
Structuration d'une filière nationale de gestion des déchets médicaux au Maroc
Au Maroc, nous avons développé une solution complète pour traiter les déchets médicaux dangereux. Face à l'absence d'infrastructure adaptée et aux risques sanitaires majeurs, nous avons mis en place un réseau de collecte sécurisée et une unité de stérilisation respectant les standards internationaux. Cette approche globale permet aux hôpitaux, cliniques et laboratoires marocains de se conformer aux exigences sanitaires tout en bénéficiant d'une traçabilité complète. Le projet illustre comment une expertise technique peut structurer une filière entière, créant de la valeur pour l'ensemble du système de santé national tout en protégeant la population et l'environnement.
Recyclage des batteries de véhicules électriques en Moselle
Dans l’est de la France, nous avons accompagné la mise en service de centres de recyclage des batteries électriques, capable de traiter 10 000 tonnes par an. Grâce à une technologie de séparation et d’extraction hydrométallurgique, nous récupérons les métaux stratégiques comme le nickel, le cobalt, le lithium et le cuivre, qui sont valorisés et réinjectés dans la filière européenne de production de batteries.
Agir ensemble pour une gestion responsable, performante et créatrice de valeur
Nous transformons la gestion des déchets dangereux en un levier de performance et de sécurité pour les industriels et les territoires. En combinant innovation, mutualisation et circularité, nous répondons aux défis réglementaires, économiques et sociétaux, tout en créant de la valeur durable. Que vous représentiez une collectivité locale ou un site industriel, je vous invite à repenser vos flux de déchets dangereux comme des ressources stratégiques, à vous engager dans des synergies locales et à anticiper les évolutions du secteur.
Chez Veolia, nous sommes là pour vous accompagner dans cette transformation. Contactez-nous pour échanger sur vos enjeux et découvrir comment nous pouvons transformer votre gestion des déchets dangereux.
Benjamin Chan-Piu
Directeur du traitement et valorisation des déchets liquides et dangereux, Veolia
Benjamin Chan-Piu est directeur du segment Déchets dangereux au sein de la direction du soutien aux métiers et de la performance de Veolia, où il supervise le soutien aux activités liées aux déchets dangereux dans l'ensemble du Groupe (plus de 300 installations et une communauté de 18 000 collaborateurs répartis dans 27 pays).

Cet article contient du texte généré partiellement avec l’assistance de l’intelligence artificielle générative, sur la base de connaissances du Groupe. Son contenu a été relu et validé par l’expert.